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Un thésard en Génie Sensoriel

11 janvier 2021 ENISE
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Cyril Bertheaux est enseignant à l'ENISE depuis 2007,il vient de soutenir avec succès sa thèse ayant pour titre  le rôle de l’émotion dans un processus de conception sensorielle

Le Papa de Cyril est d'ailleurs éniséen, Louis Bertheaux GM 1968. Je vous laisse découvrir le parcours de Cyril et son appétence pour le Design et le Sensoriel.

 

"Après mes études secondaires j'ai poursuivi en Enseignement supérieur par des études en Design industriel réalisées à l’Art Center Europe College of Design (Suisse), à l’Espace Sbarro (Suisse) et Strate College (Issy les Moulineaux).

Mes premières interventions à l’ENISE, en 2003 en qualité d'intervenant extérieur, portaient sur le Design et les Technologies innovantes dans le Mastère DUAL Design, porté par Henri MAS et Gilles FALLER.

Simultanément, j'ai exercé une activité de Designer industriel au sein de mon entité « Concept Center ». Ma spécificité étant les études prospectives, la recherche de nouveaux usages, le développement de produits. J'ai participé au développement du stylo Bu² de la Société BIC®, du « Stylocom light » du laboratoire : Idéa’s Laboratory MINATEC, du TIPP-EX Exact Liner, à l’invention d’un procédé d’écriture au laser qui écrit sans toucher le papier.

En 2006, j'ai créé la SARL Compositions Urbaines® dont je suis devenu le gérant jusqu’en 2013. Cette entreprise concevait et commercialisait 1100 mobiliers urbains et équipements extérieurs en Bois de Pays et j'ai été le Créateur de l’indice écologique « éco-bois » qui évalue l’impact écologique des produits proposés sur la base de 15 critères, 46 rubriques.

En 2007, j'ai rejoint l’ENISE pour enseigner le Design puis enseigner dans l’option « Sensorielle » du Génie Mécanique.

 

En 2012, sous l’impulsion du Directeur de l’ENISE - Roland FORTUNIER et du Directeur des études - Joël RECH, j'ai participé à la constitution et à l’habilitation CTI de la formation d’ingénieurs en Génie physique – parcours Génie sensoriel. Dans la continuité, en 2015, je suis devenu le Responsable pédagogique de la formation d’ingénieurs en Génie physique – parcours Génie sensoriel.

Passionné et convaincu qu’une partie de l’avenir de l’ENISE se joue dans le sensoriel, j'ai entamé une activité de recherche en 2016 au sein du Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes de l’ENISE qui s'est concrétisé par mon inscription en 2017 à l’Ecole Doctorale n° 488 : Science, Ingénierie, Santé, avec comme sujet de thèse: le rôle de l’émotion dans un processus de conception sensorielle. J'ai d'obtenu le grade de Docteur, spécialité : Mécanique et Ingénierie le 18 Novembre 2020.

Présentation de ma thématique de recherche :

L’étude des émotions dans un processus de conception est un thème résolument novateur en lien avec les sens humains et la caractérisation des émotions, qui offre d’importantes perspectives dans l’ingénierie médicale, la science des matériaux et la conception de produits.

En effet, la conception sensorielle prend en compte les sens de l’humain : la vue, le toucher, l’odorat, l’ouïe et le goût, pour concevoir un objet qui favorise l’acceptabilité. Par exemple, on appréciera la couleur, la forme, le relief, la brillance d’un objet ; la douceur, la chaleur, le confort d’un grip réalisé en élastomère ; la dureté, la fraîcheur d’un flacon de parfum ; la souplesse, l’aspect fibreux d’un tissu. Ces propriétés reposent sur des critères sensoriels, esthétiques, tactiles, ….

 

La mesure de la sensorialité du produit permet de déterminer les perceptions au travers de l’analyse organoleptique d’un produit lors d’épreuves discriminatives qui permettent de constater si le panel fait une différence entre deux produits ou d’épreuves descriptives qui permettent de décrire la sensorialité du produit au travers de l'analyse de descripteurs.

Mais la sensorialité du produit peut-être plus ou moins désagréable ou agréable, c’est-à-dire produire des émotions négatives, neutres ou positives. Dans ce contexte, il est nécessaire pour un industriel de mesurer l’impact que produira cette « sensorialité » sur l’utilisateur et donc de s’assurer de l’acceptabilité du futur produit.

A ce jour, rares sont les méthodes qui permettent de mesurer et d’analyser la réponse émotionnelle produite par le produit. L’objectif de ce travail de thèse a été de mettre en place une approche méthodologique permettant d’estimer la valeur émotionnelle d’un stimulus, d’une image, d’une matière, d’un produit.

Dans ce cadre, une expérimentation a permis d’étudier si la pupille pouvait être un indicateur de l'émotion ressentie lors de l’exploration « tactile » de surfaces en aveugle et de vérifier s’il est possible de discriminer la nature du ressenti, c’est-à-dire, si le toucher est désagréable, neutre, agréable à l’aide de mesures objectives.

 

Le résultat de cette nouvelle approche méthodologique basée sur des mesures instrumentales et verbalisées vient compléter les outils de conception de l’ingénieur en évaluant la valeur émotionnelle d’un objet, d’un produit.

 

Je joins, en document annexe, le résumé de ce travail « Mesure de l'émotion par le toucher : Exploration des surfaces des matériaux »,

 le document plus complet   « Emotion Measurements Through the Touch of Materials Surfaces »

Une seconde expérimentation basée sur les résultats précédents a permis d’évaluer la valeur émotionnelle de 70 images de chaises sélectionnées dans « Les Collections Design – Objets et mobiliers XXe et XXIe siècles dans les collections publiques françaises » constituées par le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne.

Partant du principe que de plus en plus d’achats s’effectuent sur internet et que le jugement du consommateur est fondé sur l’appréciation de valeurs utilitaires et hédoniques, nous avons cherché  à évaluer l’impact de critères d’apparence (c’est-à-dire les informations provenant de l’analyse visuelle de l’image) sur la réponse émotionnelle.

Car sur internet, la décision d’achat repose uniquement sur l’évaluation visuelle des produits et sur la base d’informations commerciales.

Pour interroger ces phénomènes d’appréciation visuelle, nous avons procédé à des évaluations  émotionnelles et descriptives d’images de chaises.

Les valeurs obtenues pour les 6 critères d’apparence ont été utilisées pour calculer une valence « exprimée » qui correspond à la nature du ressenti émotionnel sur une échelle allant de désagréable, neutre à agréable. Cette valence « exprimée » a ensuite été comparée à la valence « verbalisée » par le panel.

 

Les résultats de cette expérimentation montrent que les descripteurs choisis pour décrire les chaises sont pertinents et que les aspects émotionnels d'une chaise peuvent être correctement prédits par l’étude des descripteurs d’apparence.

Je joins en document annexe le résumé de ce travail « Caractérisation émotionnelle de chaises : Analyse émotionnelle descriptive et verbalisée»,

Ces travaux, ouvrent de nouvelles perspectives sur l’évaluation de la dimension émotionnelle en conception de produits. Certains industriels savent aujourd’hui que la maîtrise des composantes émotionnelles permet d’améliorer l’accueil de leurs produits, de s’assurer de l’attention du consommateur et de faire basculer la décision d’achat vers leur produit.

 

D’autres travaux sur ces sujets sont en cours d’élaboration par notre équipe de chercheurs au sein du Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes de l’ENISE".

 Pour toutes informations sur ces sujets, me contacter :                                               

 

Cyril BERTHEAUX                                 

cyril.bertheaux@enise.fr




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